LE CHANTRE DE CHASSY

Dans les vieux «Paroissiens» et «Offices de l'église» du XIXe siècle, laissés à l’abandon dans les églises de ma paroisse, souvent presque délabrés, j'ai trouvé un chant grégorien que je ne connaissais pas ; simple, presque totalement syllabique et sans beaucoup d’ornements, donc très différent de ce que j'ai dû chanter et étudier pendant mes études au conservatoire supérieure. Après quelques recherches, il s'est avéré qu'il s'agissait du répertoire des innombrables chantres qui avaient été les aides vocaux des curés ruraux pendant des siècles.
Un répertoire condamné par les réformes de la musique sacrée, imposés par les Frères de Solesmes au début du XXe siècle, et tout bonnement écarté avec ses interprètes, les chantres. Les vieux livres ont été placés sur l'étagère inférieure d'un placard oublié de grenier d'église ou au pied du meuble de sacristie. Après Vatican II, encore une plus grande pile de choses obsolètes a été ajoutée.
J'ai toujours considéré le chant grégorien comme une spécialité qui demande beaucoup de temps et d'attention. Je n'ai pas eu ce temps, car j'ai évolué en ma vie vers d'autres spécialités de la musique ancienne ; la musique baroque et la polyphonie du XVIe siècle.
J'ai toujours considéré le chant grégorien comme une spécialité qui demande beaucoup de temps et d'attention. Je n'ai pas eu ce temps, car j'ai évolué en ma vie vers d'autres spécialités de la musique ancienne ; la musique baroque et la polyphonie du XVIe siècle.
Or, ma découverte du répertoire de chantre est venue au moment où j'ai progressivement commencé à mettre un terme à ma carrière professionnelle de chanteur. Par coïncidence je m'étais entretemps également occupé de l’entretien de l'église de mon village, et je me suis rendu compte que les anciens cantiques et les anciens parements et objets du culte dans la sacristie formaient une unité. J'ai commencé à exposer ce patrimoine oublié lors des Journées du Patrimoine et autour les concerts de Noël, et j'ai commencé à chanter les antiennes et les hymnes abandonnés, non pas comme un chanteur professionnel, mais comme un explorateur en terra incognitus.
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Cependant, cette musique n'est pas écrite pour plaire aux gens, mais comme ‘porte-parole’ dans le cadre d'un office d’église, chanté et célébré à la gloire de Dieu. Malheureusement, ces offices, -s'ils existent toujours-, ont beaucoup changé. Aujourd’hui, une messe par an est célébrée en l'église de Chassy. Les offices tels que les vêpres n'ont pas eu lieu depuis les années soixante et le curé habite loin.
J'ai donc décidé de chanter des offices seul, sans célébrant, un peu comme une pratique juste après la Révolution dans certains villages et églises de l'Yonne et l'Auxerrois, dans laquelle les chants familiers et bien-aimés sonnaient, sans célébration par quelqu’un du clergé, les soi-disant "messes blanches". Heureusement, dans nos jours, certains offices, comme les vêpres, chantés que par des laïcs, sont autorisés depuis Vatican II. Et c'est ce que je fais, avec amour et respect. Rendre justice à un répertoire qui résonnait depuis des siècles entre les murs de nos églises et qui offre idéalement une opportunité d’apaisement, de réflexion, de contemplation et de dévotion.
J'ai donc décidé de chanter des offices seul, sans célébrant, un peu comme une pratique juste après la Révolution dans certains villages et églises de l'Yonne et l'Auxerrois, dans laquelle les chants familiers et bien-aimés sonnaient, sans célébration par quelqu’un du clergé, les soi-disant "messes blanches". Heureusement, dans nos jours, certains offices, comme les vêpres, chantés que par des laïcs, sont autorisés depuis Vatican II. Et c'est ce que je fais, avec amour et respect. Rendre justice à un répertoire qui résonnait depuis des siècles entre les murs de nos églises et qui offre idéalement une opportunité d’apaisement, de réflexion, de contemplation et de dévotion.